Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

b-Premiers éléments et débuts des recherches

  • Premiers éléments et débuts des recherches Croissanville

    La première preuve de l'existence d'une famille noble du nom de "Bailleul-Croissanville" me fut apportée par le document suivant tiré du "dictionnaire universel de la noblesse de France" :

    Dico-noblesse.png.png

     L'autre, et non des moindres, provenant de "Statistique monumentale du Calvados, tome 3 (1867)" de A. de Caumont, contenait à la fois quelques éléments d'informations permettant de dater la possession de la seigneurie de Croissanville par les Bailleul (au moins 1610), mais surtout le document d'érection en marquisat de cette seigneurie incluant une généalogie précieuse des Bailleul, ainsi qu'un dessin du château de Croissanville datant de la fin du XIXe siècle :

     

    test-page.png

     

    Chateau-Croissanville.jpg

    L'existence d'un tel document aussi complet est une rare chance dans des recherches généalogiques. Il prouvait, détaillait et localisait la présence d'une famille Bailleul-Croissanville à Croissanville-même à partir du début du XVIIe siècle.

    Sur place, à ma grande déception, je ne découvris nulle trace de l'emplacement de l'ancien château mais par contre, à côté de l'église de Croissanville, je trouvais une tombe avec l’inscription : " Ci gît Michel Alphonse de Bailleul marquis de Croissanville ancien lieutenant au Régiment de Lorraine Infanterie né à Cléville le 3 mai 1758 décédé à Amfreville le 22 novembre 1842 " ainsi qu’un blason dont la description en terme héraldique donne "parti d’hermine et de gueule ", la couleur "gueule " étant figurée par des hachures verticales.

    Cette découverte, là aussi chanceuse et tout aussi capitale, permit non seulement d'identifier le blason revendiqué par les Baillleul-Croissanville (le problème du blason fera l'objet de son propre chapitre), mais également de déterminer le champ des recherches à la fois à Croissanville et à Cléville, situé quelques kilomètres plus au nord.

    Aux Archives départementales du Calvados à Caen, je trouvais :

    - Pour Cléville :

    mention de Toussaint de Bailleul de Croissanville et Agnès de Bailleul de Croissanville pour 1764.

    - Pour Croissanville :

    le 6 septembre 1697, baptême de Gabriel, signé François de Bailleul de Croissanville et Gabrielle de St Marie. Le 5 février 1711, baptême de François-Gabriel, signé Gabrielle de St Marie marquise de Croissanville.

    - Dans les documents relatifs à la famille Bailleul-Croissanville (ces documents sont des actes notariés, baux, créances et requêtes pour les plus récents, et sont quasi indéchiffrables pour les plus anciens du fait de leur calligraphie et de leur syntaxe pour un non spécialiste), je trouvais mention dans l'ordre chronologique de :

    Guillaume de Bailleul (document de 1492).

    des Bailleul, seigneurs de Renouard (document vers 1500).

    des Bailleul de Montreuil et de Bellengreville, dont Gilles de Bailleul seigneur de Montreuil (document de 1660).

    François de Bailleul, chevalier seigneur de Vicques, lieutenant de vaisseaux du Roy, chevalier de l'ordre militaire de St Louis (document notarié de 1724, reconnaissance de dette envers le marquis de Malherbe).

    Elysabeth Françoise Aimable de Bailleul, épouse de Bernard de Bresac, chevalier lieutenant pour le Roy, héritière de dame Elisabeth sa mère, héritière au même titre de François de Bailleul seigneur de Vicques (document de 1751).

    Marie Thérèse de Croissanville (document de 1777, bail d'une ferme pour M. Bloche, meunier de Croissanville).

    Toussaint Aimable André Julien de Bailleul marquis de Croissanville, Aimable Auguste et Michel Alphonse de Bailleul de Croissanville, tous frères et héritiers de feu Toussaint François Aimable de Bailleul marquis de Croissanville (document officiel du Roi du 10 avril 1784 qui contraint les habitants de Cléville à leur payer la somme de 701 livres).

    Toussaint Aimable André Julien de Bailleul de Croissanville, Aimable Auguste et Michel Alphonse de Bailleul de Croissanville, héritiers de feu Toussaint François Aimable de Bailleul marquis de Croissanville, leur père (document du 2 mai 1784, requête).

    Toussaint Aimable André Julien de Bailleul seigneur de Croissanville (document de 1784, jouissance d'une maison contre le remboursement d'une somme pour le directeur de la poste de Croissanville).

    François de Bailleul seigneur de Vicques (document de 1788, opposition sur immeuble, affaire avec le marquis de Malherbe).

    Marie Thérèse de Subtil, veuve de Toussaint de Bailleul (document de 1790, bail d'une ferme de Glatigny).

    Marie Thérèse de Subtil, veuve de Toussaint de Bailleul (document de 1791, bail d'une ferme pour Charles Chopin).

    Marie Thérèse, épouse civilement séparée quant aux biens d'avec Toussaint de Bailleul marquis de Croissanville (document de 1794, bail établi au château de Croissanville).

    A partir de ces éléments il est donc déjà possible d'établir une généalogie partielle de la famille sur une génération qui donne :

    Toussaint François Aimable de Bailleul marquis de Croissanville marié à Marie Thérèse de Subtil, qui ont trois fils :

    Toussaint Aimable André Julien, l'aîné.

    Aimable Auguste, le cadet.

    Michel Alphonse, le benjamin.

    Or ce dernier est bien celui dont la tombe se trouve à l'église de Croissanville, les dates de naissance (3 mai 1758) et de décès (22 novembre 1842) correspondants aux dates des documents qui le mentionnent (1784).

    On peut aussi en déduire que la mère et les trois fils ont sans doute été les derniers occupants du domaine, et ce durant la période mouvementée de la Révolution. Car si le père, Toussaint François, est bien présent dans le document des archives pour Cléville en 1764, il est déclaré décédé dans les documents de la famille datant de 1784. Il est même probable qu'il l'était depuis avant 1777 puisque dans le document de cette date, seule sa femme apparaît.

    Arrivé à ce point, il reste encore à établir le lien entre cette génération et celles qui l'ont précédé, telles que décrites dans le document d'érection en marquisat datant de 1691.

    Il y est bien fait mention du fils aîné de Jacques de Bailleul seigneur de Croissanville et autres lieux, décrit comme suffisamment âgé pour avoir participé à plusieurs campagnes militaires, mais malheureusement son prénom n'est pas donné. Or dans les archives pour Croissanville en 1697, nous trouvons François de Bailleul marquis de Croissanville pour le baptême d'un prénommé Gabriel ainsi que sa femme Gabrielle de St Marie.

    Il est donc probable que ce François est le fils de Jacques, de même qu'il pourrait être le père de Toussaint François. Dans ce cas, la liaison vers la génération précédente serait donc faite mais resterait à prouver.

    Par contre, qu'en est-il pour les générations suivantes jusqu'à la génération actuelle ? Duquel des trois frères, Toussaint Aimable André Julien, Aimable Auguste, ou Michel Alphonse est-elle issue ?

    On pourra m'objecter que cette généalogie est plus simple à établir en remontant du fils au père en partant d'aujourd'hui et que j'aurais du commencer par-là. Mais l'histoire familiale contient quelques bouleversements, qui tel un écho de ceux subis par ses ancêtres durant la Révolution, sont autant d'obstacles à franchir pour le généalogiste amateur.

    En effet, si je suis bien né en France métropolitaine, mes parents, ainsi que mes grands-parents maternels et paternels sont nés en Algérie, alors française. Et s'il était aisé de remonter jusqu'à mon grand-père paternel, Alfred de Bailleul de Croissanville né à Oran le 7 novembre 1893, que j'ai brièvement connu, un halo de mystère entourait l'existence de son père. La légende familiale voulait qu'il ait quitté femme et enfant pour mener grand train en Espagne où il serait décédé. Ne subsistait de lui que ses nom et prénom, Raoul Edouard de Bailleul de Croissanville, que l'on trouvait sur l'acte de mariage de mon grand-père, mais sans date ou lieu de naissance ou de décès, ainsi qu'une hypothétique photo. Cet arrière-grand-père était-il donc réellement le descendant des Bailleul, marquis de Croissanville ?

    Pour le savoir il me fallait alors consulter les archives d'état civil des français d'Algérie qui se trouvent à Aix-en-Provence, et pour cela aller sur place nanti de bien peu de renseignements avec le risque de repartir bredouille. Ce que je me refusais à faire pour l'instant.

    D'autant que je pris connaissance de faits qui pouvaient me permettre d'éviter cette étape.

    En effet, dans un petit ouvrage consacré aux premiers colons d'Algérie (égaré malheureusement dans un déménagement), il était fait mention d'une Berthe Wilhelmine de Bailleul de Croissanville, née en 1852 à Saint Malo, fille du marquis Alfred de Bailleul de Croissanville et mariée en 1879 à un notable du nom de Justin Ancessy, à Saint Louis, près d'Oran. Qui plus est, un courrier de la mairie de Croissanville m'informait qu'une autre personne faisant des recherches sur cette famille avait indiqué que Berthe Wilhelmine était le 7ème enfant naturel du marquis Alfred de Bailleul de Croissanville.

    Il était donc plausible d'après ces dates que mon arrière-grand-père, Raoul Edouard, soit un de ces 7 enfants et qu'il soit né lui aussi à Saint Malo. De plus, il aurait alors donné à son fils le même prénom que celui de son père, Alfred, chose fréquente à cette époque.

    Mais je n'ai pas pu avoir confirmation de cela car les archives d'état civil de Saint Malo ont brûlé lors de la dernière guerre.

    Par ailleurs, dans d'autres documents provenants de divers dictionnaires de noblesse ou armoriaux, je trouvais :

    Les armes des Bailleul de Normandie, armes des Bailleul du Renouard de Basse Normandie : "party d'hermine et de gueules" (ancien Armorial, 1396-1397).

    Bailleul, seigneur de Bellengreville, de Cressanville et de Vantes, généralité d'Alençon, maintenu en sa noblesse le 30 avril 1666 : "parti d'hermines et de gueules" (dictionnaire de la Noblesse).

    Jacques de Bailleul, escuyer, seigneur de Bailleul : "party d'hermines et de gueules" et Gilon de Bailleul, escuyer, seigneur de Bellengreville : "party d'hermines et de gueules" ainsi que Charles de Bailleul, escuyer, seigneur des Ventes : "party d'hermines et de gueules" (Armorial Général d'Alençon, 1697).

    Gilles de Bailleul, seigneur de Beauvais et de Montreuil, chevalier de l'ordre du Roi vers 1567 (Armorial Général de France).

    Son fils, Gilles de Bailleul, seigneur de Montreuil, épouse Madeleine d'Harcourt, Dame de Bailleul et de Franqueville par traité passé à Trun le 12 juin 1588 (Armorial Général de France).

    Et c'est donc là que s'est achevée cette première étape de mes recherches. Si elle n'a pas permis d'établir une généalogie complète et sûre, au moins est-il possible d'en déduire une partielle et probable ainsi qu'une ébauche de l'histoire des Bailleul-Croissanville en concluant sur les faits suivants :

    - Il existait bien une famille de Bailleul de Croissanville d'origine normande et de noblesse d'épée vivant sur son domaine de Croissanville en son château situé à Cléville jusqu'à la Révolution française (au moins 1794).

    - Elle possédait la seigneurie de Croissanville et s'y était établi depuis le début du XVIIème siècle.

    - Elle est issue d'une famille de Bailleul, beaucoup plus ancienne, de la branche des seigneurs de Montreuil, Beauvais, Vicques, Renouard, Bellengreville, Vantes, elle-même liée aux familles de Souvray ou Souvré et d'Harcourt.

    - Elle porte comme blason "parti d'hermines et de gueules", présent sur la tombe de Michel Alphonse de Bailleul de Croissanville et que l'on retrouve dans les différentes branches de Bailleul citées plus haut.

    - On retrouve ses descendants probables en Algérie lors de la colonisation des années 1860-1870, desquels ou peut déduire l'hypothèse généalogique simplifiée suivante :

    Moi-même, Fabrice de Bailleul de Croissanville (1964, Annecy, France) fils de :

    - Marc de Bailleul de Croissanville (1942, Ménerville, Algérie) fils de :

    - Alfred de Bailleul de Croissanville (1893, Oran, Algérie) fils de :

    - Raoul Edouard de Bailleul de Croissanville (vers 1850, Saint Malo?, France) fils probable de :

    - Alfred de Bailleul marquis de Croissanville (vers 1810, ?, France?) fils de :

    - Inconnu, mais descendant ou étant lui-même un des trois frères :

    - Toussaint Aimable André Julien (vers 1750, Cléville?, France), ou Aimable Auguste (vers 1750, Cléville ?, France), ou Michel Alphonse de Bailleul de Croissanville (1758, Cléville, France) fils de :

    - Toussaint François Aimable de Bailleul marquis de Croissanville (vers 1695-1710, Cléville ?, France) fils probable de :

    - François de Bailleul marquis de Croissanville (vers 1660, Cléville ?, France) fils probable de :

    - Jacques de Bailleul, chevalier, seigneur de Croissanville (vers 1630, ?, France) et d'après la lettre d'érection en marquisat de Croissanville, fils de :

    - François de Bailleul, chevalier de la compagnie du Roi, seigneur de Croissanville ( ?, ?, France) fils de :

    - Yves de Bailleul, chevalier, maréchal des logis de la compagnie du Roi, seigneur de Croissanville (?, ?, France) fils de :

    - Robert de Bailleul, capitaine du fort Sainte Catherine à Rouen, (?, ?, France) fils de :

    - Louis de Bailleul, chevalier, seigneur de Beauvais, tué à la bataille de Coutras (?, ?, France) fils de :

    - Inconnu, là s'arrêtant la généalogie de la lettre d'érection en marquisat, mais faisant néanmoins descendre les Bailleul de Jean et Edouard de Bailleul, Rois d'Ecosse au XIIIème et XIVème siècles.

    Arrivé à ce point, il ne m’était techniquement plus possible de pousser plus avant et d'affiner ces recherches. C'est grâce à l'arrivée d'Internet que j'allais pouvoir reprendre celles-ci et me permettre de préciser et d'établir une généalogie quasiment certaine des Bailleul-Croissanville ainsi qu'une histoire probable de leurs origines.